Si beaucoup de promeneurs apprécient les marches familiales dans le massif forestier d'Arbecey, d'autres progressent sous leur pas, de manière plus discrète et sportive le long d'une rivières souterraine dans le "Gouffre d'Arbecey". Sur plus de dix kilomètres s'étend le "Réseau du Chaland", site exceptionnel en Haute-Saône et grand classique des spéléologues amateurs et professionnels de l'Est de la France. Il ne présente aucune difficulté grâce à ses cavités de bonnes tailles et ses aménagements, et nous offre un spectacle magnifique entre rivière souterraine, galerie fossile, bassins et concrétions.
Il est toutefois primordial de s'y faire accompagner par un spéléologue confirmé.
Le Deujeau, la rivière souterraine d'Arbecey a d'abord donné son nom à cette cavité lors de sa découverte en 1946. Après diverses explorations menées jusqu'en 1972, qui ont reléguées le Deujeau au titre de simple affluent, on intégrait cette cavité parmi le modeste peloton des principales cavités haut-saônoises, elle totalisait alors 2 750 m.
En 1998, à la suite de plongées post-siphon (passages de galeries complètement noyées), le Deujeau est passé numéro 1 des sites du département, et en l'espace de trois expéditions ce sont près de 3 500 m de galeries de belles tailles et le "Collecteur" qui sont explorés...
Quelques mètres après le débouché du siphon 3, une cheminée avait été repérée. Un matériel de radiolocalisation a permis de localiser très précisément en surface cette cheminée "balisée" et les travaux de percement purent commencer. La précision de la localisation et 3 mètres de forage donnèrent le jour à un nouveau "trou"!
Ainsi naissait le 2 octobre 1999, le "Puits des Petites Chailles".
Par cette voie impériale, les équipées de spéléologues purent s'enchaîner : désobstructions, escalades, portages et plongés permirent la poursuite des explorations.
D'octobre à décembre 1999, 1 200 m de nouveaux conduits sont explorés. Et le développement de la cavité fin 1999 atteignait les 7 600 m de conduits.
Le 16 décembre 2000, après une désobstruction au fond du réseau, plus d'un kilomètre de nouvelles et superbes conduites forcées ont été explorées; galeries de 5 x 5 m jusqu'à 8 x 15 m recouvertes de calcites, constellées de fistuleuses... Le réseau compte désormais près de dix kilomètres.
A ce jour, les spéléologues butent sur une trémie, un éboulement du plafond obstruant complètement la galerie...
Pour les amateurs de progression souterraine horizontale, accompagnés bien sûr par des spéléologues confirmés, cette cavité sans difficulté majeure (hormis la progression à contre-courant au retour) est de toute beauté. Le paysage est varié : rivière, grandes galeries fossiles ou agrémentées de bassins, concrétions (stalactites, stalagmites, colonnes, draperies, conduits actifs à caractère alpin... )
Damien Grandcolas,
Président de l'Association Spéléologique des Hauts du Val de Saône
Exceptionnelle en Haute-Saône, cette rivière coule dans des galeries de belles tailles et ne présente aucune difficulté quant à la progression.
Grâce à son accessibilité, le site du "Réseau du Chaland" est très vite devenu un des grand classiques de visites de l'Est de la France pour tous les amateurs de spéléologie.
___